Lettre que je n'enverrais pas
JB,
Je viens de finir de regarder un film qui s’appelle « l’un reste, l’autre part ». La chanson du générique de fin porte le même titre. Je n’ai pu m’empêcher de penser à toi et à moi en l’entendant, à nous…
Pourquoi l’un reste quand l’autre part, j’ai l’impression que c’est ce que nous vivons depuis quelques temps. Fin août tu es parti, je suis resté. Jusqu’à ce qu’on se revoit à la clinique, je restais, après, j’ai décidé de prendre plus de distance, sans pour autant y réussir pleinement. Au bout d’une semaine sans avoir de tes nouvelles, Franck m’a dit que tu n’allais pas très bien. Je bouillais sur place de ne pas pouvoir t’aider, et de ne pas avoir de tes nouvelles directement. Je suis donc venu te reparler, en me mettant quand même quelques gardes fous, ne voulant pas avoir les mêmes déconvenues. Je crois que tu as compris aussi à ce moment là qu’il valait mieux qu’on se donne un peu de nouvelles de temps en temps, sans toutefois s’étendre, pour éviter d’en rajouter une couche l’un pour l’autre.
Ces dernières semaines, j’ai franchis un pas de plus, j’ai essayer de passer à autre, de t’oublier, voir même de rencontrer d’autres garçons. Je ne les ai pas rencontrés, je n’en ai pas l’envie suffisante, je n’ai pas spécialement de feeling, et je suis las d’avoir à repartir de zéro à chaque fois.
Tu te demandes peut-être quelle place tu as eu à ce moment là. Je ne saurais pas te répondre, tu étais là, quelque part, c’est tout.
Dimanche dernier, tu es venu me parler avec beaucoup de gentillesse et de sincérité je crois, mais je n’ai pas su lire comme j’aurais du, ou alors je n’ai pas voulu. Je n’ai pas voulu y croire à nouveau pour risquer de recommencer encore un échec. J’ai donc fait le hérisson, je me suis roulé en boule avec mes piquants que je t’ai effectivement lancés à la figure. J’imagine ta surprise, je ne réagis pas souvent comme ça, et heureusement d’ailleurs. Cela t’as aussi fait réagir, et par ma faute tu t’es refermé.
Après avoir réfléchis une partie de la nuit et de la journée de lundi, je suis arrivé à la conclusion que la seule solution était que je m’excuse, ce que j’ai fait.
Je crains depuis que ce soit trop tard. Tu restais, je partais… Je suis revenu, et je me demande si tu ne pars pas à nouveau.
Non pas lundi soir, puisque nous nous sommes revus, ce que j’ai apprécié, même si c’était des retrouvailles très particulières.
Mais ce soir par exemple, je me demande si les rôles n’ont pas été inversés par rapport à dimanche. A la différence peut-être que je n’exprime pas les choses aussi clairement que tu l’avais fait, simplement parce que ce n’est pas si clair dans ma tête.
J’avais commencé à passer à autre chose, il me faut voir si je peux refaire le chemin inverse. Je crois que je pourrais le refaire, j’ai envie de le refaire, parce que j’ai vraiment l’impression que nous avons encore quelque chose à faire tous les deux. Dans le même temps, j’hésite, je m’interroge. Je crois que ce que j’espère ce sont des démonstrations de ta part, et je n’en détecte pas. Je suis cependant bien conscient que je récolte ce que j’ai semé.
Tu pourrais très bien me retourner l’argument, que tu attends des signes de ma part. Seulement je pense ne pouvoir te les donner pleinement que lorsque j’aurais vu les tiens, et pu alors commencer à reprendre le chemin.
Ouvre toi, sois sincère comme tu peux l’être.
Pourquoi je ne t’en parle pas me diras tu ? Parce que je ne veux plus qu’on ait une discussion de ce type par l’intermédiaire d’internet, nous en avons déjà trop eu. Il faut qu’on ait le courage commun de se parler face à face…
Ces lignes, tu ne les liras sans doute pas, parce que je ne te les enverrais pas, mais j’avais besoin de les écrire.
Je sais que je ne suis pas assez patient, et que je n’honore pas mon engagement de prendre les choses au jour le jour (quoi que ?) mais je suis incapable du contraire…
Je te serre dans mes bras et pose ma tête dans ton cou, parce que j’en ai envie, et pas d’autre chose…
Flavien
PS : Je ne sais pas si tu apprécie ce genre de romantisme débridé très prise de tête, à mon avis ça t’énerve même…